Un jour y a très longtemps, mon jumeau Fabrice Ka me dit gars, allons voir mes cousins à Pereire. Je lui dis man, la dernière fois où tu m'as amené voir ta famille, c'était à Villiers Le Bel. Il me dit non là c'est dans Paris. Je Ask où ? Il me dit 55 boulevard Pereire.
On check un plan de métro, y a une station sur la ligne 3 qui s'appelle Pereire. Je valide, on fonce. Métro 4 Châtelet, RER A Opéra, 3 de Havre Caumartin jusqu'à Pereire. Ce jour là on a appris que la meilleure façon d'arriver au 55 Boulevard Pereire n'était pas de descendre à Pereire. On a marché 20 minutes (la station était peut être au 176).
Ce jour là je découvre Melanie Wabo (Aka madame Haggen Dasz), Calo, je connaissais déjà Bebs... mais surtout la fameuse très célèbre maman Justine ou encore madame Kamgaing. Je Ask a Moyo c'est la femme du frère du pater ? Il me dit non, c'est la sœur du pater. Hein ? Oui elle a épousé un monsieur qui s'appelle Kamgaing
Ce fut le début d'une histoire particulière entre cette maman et moi. Une porte toujours ouverte. Un sourire digne de miss France, même quand elle nous grondait. Toujours en train de rire quand Moyo et moi faisions notre show incessant. Elle s'en fichait bien de combien on était, elle avait toujours un matelas, une couverture pr nous. Le plus important était qu'on mange bien. Et parfois ok arrivait à 4 sans prévenir, jamais de soucis. A part peut être Mélanie car c'était son tour de vaisselle ou de faire à manger et du coup on lui donnait du travail.
De très beaux souvenirs dans cette maison qu'on a baptisée Pereire, même si on avait pris l'habitude de descendre à Wagram. Les soirées de rire. La réunion au sommet quand Stephane Kamgaing est sorti de l'hôpital et que la mater a exigé que chacun fasse un discours. Les négociations avec Mélanie pour qu'elle m'offre mon prochain Haggen Dasz. Et surtout, la mater qui était le chef d'orchestre de l'harmonie qui y régnait
Et puis, le temps passe, chacun vaque a ses occupations. On se revoit des années après, au deuil de son frère. Elle me reproche de l'avoir abandonnée. Je promets de venir la voir. Et bien sûr, j'oublie. Je recroise Loïc, et on se dit qu'il faut organiser. Et je re oublie. Et arrivé ce message : le Covid est passé par là, comme pour son frère
Impossible de se débarrasser de ce sentiment d'avoir échoué, mais correctement. De l'avoir totalement abandonnée. Est-ce que j'en tire une leçon ? Oui sur le coup, un peu comme le fameux "Aimons nous vivant" qu'on se dit après chaque deuil. Mais qu'on oublie bien vite dans notre quotidien.
La mère (je n'ai jamais pu t'appeler tata), pardon. Même si je sais que tu ne m'en veux pas. Tu n'en voulais jamais aux gens. Merci pour tout.
Nkwayep Joel
wrote on 15 December 2021
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8h45